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Au fil du Train jaune : Le fort Liberia

Publié le par baladesenpyrenees

Au fil du Train jaune : Le fort Liberia
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Au fil du Train jaune : Le fort Liberia
Au fil du Train jaune : Le fort Liberia

De Villefranche-de-Conflent à Mont-Louis, voici les étapes clés d’un parcours en train jaune. Comme une colonne vertébrale, ses gares sont propices pour aller visiter le Conflent. Un article paru dans Pyrénées magazine n°216, de novembre-décembre 2024.

À Villefranche de Conflent, de l’autre côté du pont Saint-Pierre, il faut s’engouffrer dans le passage souterrain des 1 000 marches -plus précisément 734 !- jusqu’au fort Libéria. Cette sentinelle perchée au-dessus de Villefranche, construit par Vauban dès 1681, a conservé tous ses bâtiments d’origine, où furent enfermées durant trente-six et quarante-trois ans, Anne Guesdon, femme de chambre de la marquise de Brinvilliers, et La Chapelain, coupables dans l’affaire des Poisons à la cour de Louis XIV, en 1682-1683. Le fort sera agrandi et consolidé par Napoléon III entre 1850 et 1856 et par les différents propriétaires jusque dans les années 1930. Tombé amoureux du site, le Villefranchois Pierre Méné le rachète en 1985 et décroche en 1988 le premier prix national de restauration du patrimoine historique. “Le fort a servi de décor pour le film Le Bossu d’André Hunebelle en 1959, avec Bourvil et Jean Marais”. Pierre y joue figurant puis joue à la pétanque avec Bourvil le soir après tournage. “Un grand souvenir, avoue ce passionné de 83 printemps. J’ai également tourné avec Rufus dans Où est passé Tom ? de José Giovanni en 1971.” Comme au musée Grévin, Pierre a reconstitué des scènes de vie avec des mannequins dans de nombreuses salles comme la boulangerie, la chapelle, les casernements, l’hôpital militaire, le cachot, la prison des dames et la cave à vins où vieillissent même trois types de vins différents dont un rancio sec. Au niveau de la terrasse d’entrée, il réalise même des panneaux sur les différentes carrières de marbres roses de la cité en présentant des échantillons.

Classé aux monuments historiques et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 2008 dans le cadre du réseau des sites majeurs de Vauban, le fort Liberia est aujourd’hui géré par son fils Joël Méné, gérant du bistrot le Canigou, pompier volontaire, chef de la caserne de Vernet-les-Bains. “Les deuxième et troisième étages du bâtiment sont devenus une nurserie pas comme les autres que viennent étudier les agents du Parc naturel régional des Pyrénées catalanes. Des centaines de chauve-souris entrent par les fenêtres cassées. C’est magnifique de les voir élever leurs petits sur leurs épaules. J’aime aussi admirer régulièrement le couple de vautours percnoptères qui niche au-dessus dans la falaise. Je les ai nommés Horus, Hator et leur jeune Harsomtous. C’est merveilleux de les voir évoluer régulièrement. Ici on est en symbiose avec la nature. On ressent un apaisement”, avoue Joël en contemplant le panorama sur le rectangle de la cité à nos pieds et plus haut sur la face nord du Canigou. C’est alors que le sifflement du train monte jusqu’à nous. Il est temps de redescendre.

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