Balades en Pyrénées

Après six semaines de repos pour cause de tendinite au genou, me voilà reparti en montagne le jeudi 5 octobre pour un reportage sur la boucle transfrontalière Pass'Aran, entre Couserans et Val d'Aran, entre Ariège et Catalogne. Notre étape du jour : Eylie-le refuge d'Araing. Pierre Meyer, le photographe qui m'accompagne, fera deux étapes en une en ralliant, dès le col de la Serre d'Araing via le Portillon d'Albe, le refuge de Montgarri.

Superbe parcours au milieu de sommets mythiques : le Crabère, le Maubermé, le barlonguère et le Mont Valier. Cette étape se distingue par le concentré des témoignages émouvants des sites miniers. Dès le Bocard d'Eylie jusqu'aux mines de Bentaillou, via la Rouge, les ruines rythment notre paysage, où alternent hêtraie, pelouses jaunies du pic de l'Har mangées par les feux d'écobuage et des ruisseaux ferrugineux tombant de la montagne.

Observations d'un jeune aigle royal, de vautours fauves, d'un faucon pèlerin et d'une mésange charbonnière en train de mourir.

Après 1200 m de dénivelé, retour par la longue et belle piste du Bentaillou. Bref 7 h 30 de rando pour une première.

Une boucle qui réunit cinq refuges (Montgarri, Les Estagnous, la maison du Valier, le gîte d'Eylie et le refuge d'Araing) et dont on vous en dira plus dans le Pyrénées magazine de l'été prochain.

On s’est cru un moment dans Jurassik park ou plutôt Bugarach park.

Le Domaine du Bouchard se trouve à 750 m d’altitude, au bout de 8 km d’une petite route partie de Cubières-sur-Cinoble, face au Pech de Bugarach. C’est là que Nicole et Daniel Paul louent sept gîtes et deux chambres d’hôtes, bien éloignés les uns des autres, dans un parc de 300 hectares. Ils nous ont indiqué le gîte où nous devions dormir.

Et nous avons continué en voiture. Passé le deuxième grand portail grillagé, nous sommes entrés dans la partie où vivent les animaux en liberté. Quand nous sommes arrivés devant notre gîte, deux sangliers et un daim nous attendaient pour nous accueillir !

Le lendemain matin, nous avons vu passer des mouflons, puis un jeune cerf. Daniel Paul, accompagné de son chien Filou, nous a alors fait faire le tour du propriétaire en 4x4. “Cela fait plus de 23 ans que nous vivons ici”, raconte cet amoureux de la nature.

“Ici nous laissons en liberté plus de 300 animaux : 150 daims, 80 sangliers, 50 mouflons, 30 biches et cerfs”.

Et il nous montre comment il nourrit les sangliers qui commencent à nous suivre. “Les gens connaissent mal ces animaux. Ils sont plus malins que certains chasseurs”.

Ici, les animaux sont habitués aux humains et viennent à leur rencontre, sinon ils se cachent. “Nous hébergeons beaucoup de randonneurs, à pied, à VTT ou à cheval de la variante équestre du sentier cathare. Nos capacités d’hébergement permettent aussi des réunions de famille, des cousinades, des départs à la retraite, des enterrements de vie de garçons ou de jeunes filles. Grâce à une grande salle de réunion de 90 m2, on accueille aussi des séminaires et des stages de yoga, chi gong, de danse, de théâtre, de conte comme celui d’Henri Gougaud, un habitué des lieux qui vient deux fois par an. D’ailleurs nous recevons 50% d’habitués. Ceux qui veulent se déconnecter de la vie urbaine pour un week-end ou une semaine ou ceux qui veulent profiter d’un grand espace naturel tranquille qui sert ainsi à des grandes parties de jeux de rôles grandeur nature”.

Tél. : 04 68 69 82 81 ou 06 26 27 56 45. Ou wwww.gite-lebouchard.com

Attention hébergements insolites en perspective. Situé sous les châteaux de Fenouillet (Pyrénées-Orientales), ce camping en sous-bois en réserve une palette sur ses 18 logements locatifs.

Qui n’a pas rêvé de passer une nuit la tête dans les étoiles ? La bulle wigwam est une coupole transparente en hauteur qui permet cette observation. Mais on pourra aussi dormir dans une yourte pour 4, 6 ou 8 personnes, équipée d’une kitchenette ou essayer un tipi ou une des trois jolies roulottes.

Romuald et Julie ont repris, au printemps 2017, ce camping de 2,5 hectares et ont décidé de multiplier les nouveautés, “comme le tithome, mi-chalet, mi-tente qui permet d’avoir une vue sans vis-à-vis et le kota-grill finlandais qui est un chalet barbecue, circulaire, pour mieux faciliter la communication entre 25 personnes”.

Le camping possède une belle piscine pour les enfants, mais les responsables ont en projet d’installer en plein air des bains nordiques en cuves d’eau chaude et des cabanes sur pilotis.

Ouvert du 1^er avril au 1^er novembre. www.campingdesradonneurs.com

La rencontre est pour le moins étonnante. Un premier vautour fauve s’est posé sur la placette d’équarissage naturelle. Puis un second a suivi et rapidement, comme happés par un phénomène d’entonnoir, ils sont une trentaine. Cachés, à l’ombre, nous observons le spectacle depuis l’Observatoire de Bugarach, au niveau du parking du pont romain. C’est le premier observatoire de rapaces de l’Aude.

En un quart d’heure, les charognards ont nettoyé la brebis. “Ils peuvent arriver de très loin, explique Yves Roullaud, salarié de la LPO (ligue de protection des oiseaux) de l’Aude, spécialiste des vautours. Leur rayon d’action est de 30 à 40 km de l’observatoire jusqu’à 150 km. L’atout de cette placette est de permettre d’observer les quatre espèces de vautours avec le moine, le percnoptère et le gypaète barbu. L’explication est purement géographique. C’est un passage obligé”.

Tout a commencé en 2006, avec réapprovisionnement de la placette d’équarissage, anciennement pour le percnoptère, afin de fixer des vautours fauves. En 2011, deux vautours commencent à nicher dans la falaise de la Falconnière, situé au-dessus de la placette.

“Et nous comptons désormais 51 couples nicheurs, poursuit Yves. En 2015, nous avons décidé de créer, avec l’aide du Département de l’Aude, de la LPO, et des communes de Bugarach et de Couiza, cet observatoire à destination du grand public”.

Il est aménagé de bancs, de tables, de panneaux informatifs et d’une longue-vue fixe, également pour les handicapés et en accès libre. Grâce à un éco-compteur, la fréquentation du site par les observateurs est passée de 5 500 en 2016 à plus de 8 000 personnes en 2017. La colonie va grossissante.

L’opération d’équarrissage s’effectue en partenariat avec 17 éleveurs du secteur. “Ils participent pleinement à la conservation des vautours, source d’économie financière et de réduction de CO2, comparée à la collecte classique de cadavres par camion”. Elle a lieu plusieurs fois par semaine au printemps. Avis aux amateurs.

Dans le cadre du dossier du Pyrénées magazine de novembre-décembre 2017 sur le futur PNR (parc naturel régional) des Corbières-Fenouillèdes, nous sommes allés découvrir des lieux méconnus, oubliés voire secrets. 

Premier reportage en soirée à Sougraigne dans la haute vallée de l'Aude, dans la forêt de l’Eau salée.

Avec Nicole et Jean-Louis Socquet Juglard de l’association Salicorne, nous sommes montés sur le sentier d’interprétation familiale. Salicorne a déjà mis en valeur la source salée de la Sals.

Là, d’un coup, une clairière s’ouvre sur un site grillagé et abrité où se trouvent les vestiges de deux structures de chauffe particulièrement bien conservés : un four de fusion de plus de six mètres de long, pourvu d'un système de double sole et un four secondaire de recuisson. “Un jour, on a dégagé ce qu’on croyait être un trou de renard avec l’aide de nos bénévoles. Des archéologues nous ont confirmé qu’il s’agissait des fours verriers des Salines, utilisés de 1650 à 1770.

Une cinquantaine de personnes travaillaient ici : les gentilhommes verriers qui, seuls, avaient le droit de souffler le verre, les femmes qui retiraient les cendres et les enfants qui rapportaient du bois mort. C’est un site archéologique remarquable qu’on fait découvrir en visite guidée !”

Leur prochain chantier est la restauration de l’ancienne verrerie. On comprend qu’ici, la nature est liée à de beaux sites.

Pour en savoir plus sur les fours verriers : www.salicorne-en-aude.fr

Lundi 14 août, entre 19 h et 20 h, c'était le baptême du feu de conteur, à un café de Loudenvielle (Hautes-Pyrénées), devant une quarantaine de personnes attablées, dans le cadre du festival "Ballad'Moi ! randonnées contées en Pyrénées". 
J'ai lu une dizaine de mes anecdotes de "Nuit sur la Brèche et autres récits haut perchés", (édition Gypaète) de "Poulet grillé à Aygues-Cluses" au "Plus beau petit coin des Pyrénées" en passant par "En Canott à 2400 m d'altitude". Bref, la face cachée du reporter-randonneur à Pyrénées magazine.

L'été permet d'aller à la rencontre de jardins romantiques et pittoresques. Il en est un dont chaque année, on ne peut se passer.

Aménagés pour le plaisir de la promenade, les jardins suspendus de Marqueyssac, à Vézac, surplombent de 130 mètres la Dordogne. Outre la perspective incroyable qu'ils offrent sur les châteaux de Beynac, Castelnaud et la Roque-Gageac, ils réservent bien des surprises. 

Créés au XIXe siècle sur des terrasses du XVIIe, ils sont d'abord une folie de buis, avec plus de 150 000 plants taillés et sculptés à la cisaille dans l'art topiaire. Chaque jeudi soir de juillet et août, il faut s'y aventurer dès 19 heures, pour goûter à “Marqueyssac aux chandelles”.

Alors que le soleil caresse encore la folie de buis du bastion et la terrasse d'honneur du château, de marraines fées apparaissent sur des échasses pour une chorégraphie.

À la lumière de plus de 2000 bougies et d'une multitude de sources lumineuses, la balade se poursuit, dans une chorégraphie végétale, au gré du lacis des promenades, celle des Hauteurs, de la Falaise ou de la Grande Allée. S'imaginant au bras de la comtesse, on s'arrête alors au hasard des quatre concerts jazz ou classiques qui animent alors le jardin entre deux haies, sous le grand pin parasol ou devant le restaurant.

Séduit par le charme des ombres, on continue de se perdre entre la cascade, l'esplanade, la cabane en cloche jusqu'à la cabane du poète. Marqueyssac dont on ne se lasse pas. Marqueyssac, un bonheur de jardin !

Pour en savoir plus : www.marqueyssac.com

Photos ©Laugery-Les Jardins de Marqueyssac-Dordogne.

La Passe de la Barane, entre Bigorre et Aragon, à plus de 2600 m d'altitude, je ne savais même pas qu'elle existait,  avant de nous apercevoir, avec Corinne et David, que nous avons raté le Port du Lavedan. Moment d'effroi. 

La veille, lundi 17 juillet, nous avons découvert le fond de la vallée d'Arrens et notamment le vallon de Larribet, en plein coeur du Parc national des Pyrénées. Les vaches, les isards, les marmottes étaient au rendez-vous. Le Balaïtous, seigneur de ce massif, dominait, de ses 3144 mètres, une sorte de vaste cirque minéral. Nous avons été accueillis par Laetitia et Bernie, les gardiennes du refuge de Larribet.

Notre marche était rythmée par les nappes d'azur. Au-delà des dernières pelouses, notre sente était composée uniquement d'éboulis et de gros blocs de granit, où il faut se diriger au jugé et au bon vouloir des cairns.

Au-delà, des lacs de Micoulaou, nous ratons donc ce fichu port mal défini, improbable avec son bloc coincé et que peu de monde a déjà décrit. Sans le savoir, nous lâchons le Palas et grimpons à gauche du sommet du Batcrabère, collant à la voie du Balaïtous.

La Brèche de la Barane dans laquelle nous nous engageons dévoile un panorama superbe sur le vallon des lacs d'Arriel, sur les pics de la Frondella. Comme nous ne voulons pas revenir en arrière, nous descendons sur le Gourg Glacé, saluons la Diagonale du Balaïtous et plongeons de plus de 300 mètres sur une vague sente à godiller jusqu'aux lacs.

Après il faut bien remonter jusqu'au col d'Arrémoulit pour y pique-niquer et croiser un groupe de six potes montagnards partis sur la HRP. Accueilli chaleureusement par les gardiens Sandrine, Rozenn et Eric, la journée se termine sur la plage d'Arrémoulit, puis, après dîner, par une lecture de mes récits haut perchés alternés par les contes de Jean-Marc Biolley, le conteur des cimes, et par deux anecdotes d'Eric le gardien, filmés tous deux par Laurence Fleury, préparant un documentaire sur le pyrénéisme. L'orage et le vent peuvent se déchaîner. Le refuge voûte est un havre chaleureux, à plus de 2 200 m, en plein milieu de la montagne.

Puis nous avons continué vers Artouste. Pendant trois jours, nous étions loin du monde, complètement absorbés par les paysages sans aucun réseau téléphonique. Marcher et lire ou conter, et partager la beauté des Pyrénées. 

Mont Valier, seigneur du Couserans vient de paraître aux éditions du Pas d'Oiseau.

Pour la première fois, un livre est dédié à cette montagne emblématique des Pyrénées et notamment d'Ariège : le Mont Valier. 

En première partie, Alain Bourneton vous invite à butiner sur les textes des pyrénéistes, précurseurs et conquérants, ainsi que parmi les grimpeurs, de 1802 à 1971.

En deuxième partie, Patrice Teisseire-Dufour aborde cette montagne à travers les acteurs d'aujourd'hui que sont les bergers, la faune, la flore de la réserve domaniale, et son singulier glacier d'Arcouzan. Sans oublier l'histoire des croix du sommet, celle du refuge des Estagnous et du Chemin de la Liberté. 

Première signature de l'ouvrage, samedi 22 juillet, dès 10 h à la librairie La Mousson, à Saint-Girons. 

Nous avons été bien accueillis au domaine du Bouchard, à Camps-sur-Agly, pour notre nuit dans les Corbières, par... les sangliers, les daims et les mouflons.

On se demande si on peut aller sortir de la voiture pour rejoindre notre gite. Le lendemain, nous avons fait le tour du domaine avec le propriétaire.