Traversée autour des lacs du Balaïtous et du Palas
La Passe de la Barane, entre Bigorre et Aragon, à plus de 2600 m d'altitude, je ne savais même pas qu'elle existait, avant de nous apercevoir, avec Corinne et David, que nous avons raté le Port du Lavedan. Moment d'effroi.
La veille, lundi 17 juillet, nous avons découvert le fond de la vallée d'Arrens et notamment le vallon de Larribet, en plein coeur du Parc national des Pyrénées. Les vaches, les isards, les marmottes étaient au rendez-vous. Le Balaïtous, seigneur de ce massif, dominait, de ses 3144 mètres, une sorte de vaste cirque minéral. Nous avons été accueillis par Laetitia et Bernie, les gardiennes du refuge de Larribet.
Notre marche était rythmée par les nappes d'azur. Au-delà des dernières pelouses, notre sente était composée uniquement d'éboulis et de gros blocs de granit, où il faut se diriger au jugé et au bon vouloir des cairns.
Au-delà, des lacs de Micoulaou, nous ratons donc ce fichu port mal défini, improbable avec son bloc coincé et que peu de monde a déjà décrit. Sans le savoir, nous lâchons le Palas et grimpons à gauche du sommet du Batcrabère, collant à la voie du Balaïtous.
La Brèche de la Barane dans laquelle nous nous engageons dévoile un panorama superbe sur le vallon des lacs d'Arriel, sur les pics de la Frondella. Comme nous ne voulons pas revenir en arrière, nous descendons sur le Gourg Glacé, saluons la Diagonale du Balaïtous et plongeons de plus de 300 mètres sur une vague sente à godiller jusqu'aux lacs.
Après il faut bien remonter jusqu'au col d'Arrémoulit pour y pique-niquer et croiser un groupe de six potes montagnards partis sur la HRP. Accueilli chaleureusement par les gardiens Sandrine, Rozenn et Eric, la journée se termine sur la plage d'Arrémoulit, puis, après dîner, par une lecture de mes récits haut perchés alternés par les contes de Jean-Marc Biolley, le conteur des cimes, et par deux anecdotes d'Eric le gardien, filmés tous deux par Laurence Fleury, préparant un documentaire sur le pyrénéisme. L'orage et le vent peuvent se déchaîner. Le refuge voûte est un havre chaleureux, à plus de 2 200 m, en plein milieu de la montagne.
Puis nous avons continué vers Artouste. Pendant trois jours, nous étions loin du monde, complètement absorbés par les paysages sans aucun réseau téléphonique. Marcher et lire ou conter, et partager la beauté des Pyrénées.