Poésie : Cahier d'un Illusionniste

Cahier d'un Illusionniste est un recueil en deux parties composé d'une cinquantaine de mes poèmes que je viens de faire paraître, en juin 2019, aux éditions Vox Scriba, grâce à Florence Cortès.

"Ici s'ouvre un monde étrange, ou l'humour, ce grand oublié des poètes modernes, ne se résigne pas à jouer les abonnés absents, écrit Marc Court, dans la préface.

Ici, « les Tours de guet font de l'œil », « les Valises pianotent d'impatience », et « l'Atlantique quitte sa vareuse ». L'humour des Odes Funambulesques de Banville ressuscite dans des images parfois dignes de Tex Avery. 

Car du Funambule à l'Illusionniste, il n'y a qu'un pas. La magie tendre des mots, qui transfigure joyeusement le réel est celle-la même qui, beaucoup plus sérieusement, déploie toute la gamme des prestiges du Verbe pour « discuter avec le sang frais des collines », invoquer en Grand Prêtre la Pluie des Tropiques, ou se livrer à d'étranges et chamaniques ablutions magdaléniennes. 

Pour autant, ce n'est pas dans ces grandes orgues qu'il faut chercher le plus clair du recueil. Une douce musique intime, convaincante, parce que constante, séduira les plus avertis.

Ils y retrouveront sans peine, comme quelque « Visiteur » médiéval débarqué en plein vingt et unième siècle, le retour d'un Troubadour croisant par son Verbe Fin’amor et Surréalisme. D'Aigues-Mortes au Pas de Salses, de Perpignan à Collioure, d'Hambourg à l'Islande, se déroulera devant eux un kaléidoscope de lieux et de sentiments, un univers tantôt rouge de solitude, tantôt et plus souvent apaisé par la Présence de la Femme-Muse...

Ils y verront aussi, de Naissance de l'Odyssée à Chanson ringarde, un portrait de l'artiste d'une ironie tout à fait bienvenue, et bien rare dans la profession. 

Laissons-nous donc mener par ces Pensées qui ne sont Directives que pour le lecteur complice. Entrons dans le labyrinthe des mots et des images, comme naguère Perceval dans celui de la Forêt magique, parcourons la cartographie de ce monde qui n'exclut ni humour ni amour, ni grandeur ni poésie du quotidien, et, comme Viviane, écoutons le Verbe de l'Illusionniste-Enchanteur. Il en vaut la peine". 

Voici par exemple le début du poème Les trains de Nuit :

Qui pourra me dire
/ Cette pureté qui nous ensevelissait ?/
 Qui connaît le pourquoi des gestes ?/
 Qui connaît la fuite inébranlable des choses ?/ 

J’ai accompagné la meute des trains de nuit
/ Qui jappe au souvenir des lunes rousses.
/ En prononçant l’espace de ton nom,
/ Ils déchirent la lumière, transpercent mon image. 

Appuyer son front sur le rebord du paysage,/ Les yeux se fanent à demi, les lunettes s’égarent,/ Les étoiles des ports souffrent doucement,/ Comme si je déchirais l’épaisseur des saisons. 

Cahier d'un Illusionniste, Vox Scriba, 15 €. Couverture gravure de Jean-Luc Séverac.

https://www.voxscriba.com/Commande-CAHIER-D-UN-ILLUSIONN.html