Un rêveur des montagnes, voilà ce qu'il est Jean Giono (1895-1970). Depuis Manosque, où il est né et où il est mort, depuis sa maison du Paraïs qui fait peau neuve et qui va rouvrir en juin 2026 et que tout passionné se doit un jour de visiter. Imaginée, transfigurée, la montagne habite nombre de ses œuvres, à l’instar de Colline, Le Chant du monde, Batailles dans la Montagne, Un roi sans divertissement...
Alors pas étonnant que ce numéro de L’Alpe s’attarde sur sa vie. Alors justement le premier article, Performeur ou démiurge, raconte son parcours et le second, Allegretto, évoque ses bureaux et ses bibliothèques au Paraïs.
Plusieurs de ses écrits – des plus fameux aux plus confidentiels – et quelques régions alpines qui l’ont particulièrement inspiré : le Piémont dont son grand-père était originaire (Ah Le Hussard sur le Toit !) ;
le Trièves, où il aimait se rendre l’été et où il se liera d’amitié avec la peintre Édith Berger ;
le Valais où il suit le déserteur et peintre d’ex-voto Charles-Frédéric Brun ;
le col Bayard où il rêvait de bâtir un chalet, comme le raconte sa fille Sylvie Giono,
et bien sûr Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence, où il habita sa vie durant.
Parmi les pépites de ce numéro, le portfolio avec les lithographies flamboyantes de Pierre Ambrogiani illustrant Le Haut Pays.
À l’heure où les romans et essais de Giono connaissent un vif regain de popularité, on trouvera ici des clés de lecture permettant d’entrer dans l’œuvre de ce grand « artisan d’images ». Un beau numéro à conserver. 
Relisez Le Serpent d'étoiles et Jean le Bleu !